MONTPELLIER 26 JUILLET 2020 – FRANCE CUBA HÉRAULT

En ce dimanche 26 juillet 2020, jour de la fête nationale de Cuba, France Cuba Hérault organisait comme tous les ans un dépôt de gerbes au pied de la statue de José Marti située à Montpellier.

En présence de Justo Rodriguez représentant l'ambssadeur de Cuba, Hervé Martin adjoint au maire de Montpellier, Nicola Cossange conseiller régional PCF représentant Carole Delga présidente de la région Occitanie, les représentants de Cuba solidarité, Cuba coopération, les rencontres Marx, et avant de donner la parole à Hugues Bousquet vice-président de l'association, son président Alain Berthelemy remerciait chaleureusement les personnalités et les nombreux héraultais présents.

Allocution pour France Cuba Hérault 

Pour la onzième année consécutive, amis de Cuba, nous nous retrouvons devant José Marti, et c’est tout à l’honneur de la Ville de Montpellier d’avoir érigé ce buste en ses murs.

Malgré les problèmes sanitaires, France Cuba Hérault, tenait à honorer le Peuple Cubain en ce 26 juillet 2020, jour de sa fête nationale. Car c’est un 26 juillet en 1953, que 150 jeunes révolutionnaires et démocrates Cubains  comme Fidel et Raul Castro, Abel Santamaria avec sa sœur Haydée et Melba Hernandez... tentent à Santiago de Cuba, seconde ville de la perle des Caraïbes, de prendre d'assaut la caserne de la Moncada et d'autres lieux stratégiques de cette cité. Leur but, rétablir la démocratie en renversant la dictature mafieuse de Batista, homme lige des intérêts capitalistes américains exploitant l’ile sans vergogne.

L’échec militaire fut patent et la répression politico-militaire violente et sanguinaire, mais le retentissement politique fût évident, gage d’une révolution victorieuse en janvier 1959. Ayant échappé de justesse à son exécution sommaire, lors de son procès en octobre 1953, Fidel Castro, diplômé en droit, évoquera dans sa plaidoirie - l’Histoire m’acquittera - la pensée de José Marti, cet homme politique de la seconde moitié du XIXème siècle, philosophe, penseur, journaliste, poète, major général de l'armée de libération cubaine ; héros national au même titre que le Che, José Marti, apôtre de la lutte pour l'indépendance lui donnera sa vie le 19 mai 1895 lors de la bataille de Dos Rios contre l’armée coloniale espagnole. Armée vite remplacée par celles des États Unis d’Amérique agissant dans le cadre de la doctrine Monroe datant de 1823, dont le but, plus que jamais en vigueur, est de resserrer son influence militaire, économique et politique sur la région des Caraïbes… puis rapidement sur toute l’Amérique latine.

Avec Donald Trump, adepte de cette doctrine impérialiste étendue à l’ensemble de la planète, la phrase de Marti  : « Rien de pratique ne peut sortir du Congrès des États-Unis qui ne convienne aux intérêts nord américain. » est hélas plus que jamais d’actualité : blocus de Cuba et du Venezuela avec pour celui-ci tentatives (au pluriel) de coups d’état, deux pays qualifiés de pays terroristes, ingérence active et criminelle contre la démocratie notamment au Brésil, en Bolivie, en Équateur…

Grace à la combativité et à la volonté de son peuple, à la solidarité internationale, malgré les multiples difficultés provoquées par le blocus et l’embargo à son égard, mesures liberticides misent en place par les États-Unis depuis le 3 février 1962, Cuba résiste.

Avec 186 pays contre trois (USA, Israël et Brésil) la France demande chaque année, depuis 1992, lors de l’Assemblée générale des Nations Unies, le rejet du blocus économique, commercial et financier imposé à Cuba par les États-Unis . Appeler à y mettre fin, en soulignant son caractère illégal… c’est bien ! Mais insuffisant sans mesures draconiennes, nationales et européennes, vis à vis des États-Unis

À ces difficultés, depuis mars 2020, s’ajoute le covid-19, affectant l’activité touristique.Grace à sa médecine et aux mesures prises par son gouvernement, Cuba a su maitriser la pandémie.

Des médecins cubains sont partis en Italie, en Andorre, et même quinze sur notre territoire en Martinique, ce qui montre d’ailleurs l’état de notre médecine… Le gouvernement du président cubain Miguel Diaz Canel a envoyé au total 1 870 médecins dans 26 pays ; parmi eux, la Chine, l’Afrique du Sud, l’Angola, le Qatar et onze pays latino-américains.

A ce jour, deux chiffres éloquents donnés par l’Université Johns Hopkins et le CSSE  (Centre scientifique et d'ingénierie des systèmes) : pour 100 000 habitants, Cuba totalise 0,77 décès, et les USA en compte 44,16 ! En 2019, 50 000 médecins travaillaient à l’étranger amenant l’OMS à féliciter Cuba. Oui ! laCoopération médicale cubaine internationale mérite le prix Nobel de la paix, plus particulièrement en ces temps de crise sanitaire. C’est pourquoi l’initiative française dans ce sens, des associations France-Cuba et Cuba Linda, a été suivie par d’autres actions partout dans le monde.

A travers nos dépôts de gerbes nous montrons une fois de plus toute notre amitié et solidarité avec le peuple de Cuba. Alors à Montpellier, en ce 26 juillet, comme disent haut et fort les cubains : 

"VIVA CUBA ! HASTA LA VICTORIA ! SIEMPRE ! VENCEREMOS !"

Allocution de Justo Rodriguez représentant l'Ambassadeur de Cuba en FranceMoyenne

Monsieur le Maire adjoint,
Monsieur le Conseiller régional,
Mesdames et messieurs les membres du Conseil Municipal de la Ville de Montpellier,
Chers amis de France-Cuba Hérault et de Montpellier Cuba Solidarité,
Chers amis tous présents,

Je tiens, tout d'abord, à remercier la ville de Montpellier qui a fait de cette cérémonie du 26 juillet une de ses traditions. Je remercie Monsieur le Maire de Montpellier pour le soutien qu'il a toujours accordé à cette initiative depuis ses responsabilités au sein du Conseil Municipal, qu’il dirige aujourd’hui. Je ne pourrais pas dire un autre mot avant de remercier le Comité France-Cuba Hérault et Montpellier Cuba Solidarité, leurs membres et leurs bureaux directifs, qui sont les promoteurs de ce moment fort entre Cuba et Montpellier depuis plusieurs années.

Aujourd'hui, nous célébrons devant le buste de José Martí, le héros national de Cuba, le jour où la révolution cubaine a commencé, le 26 juillet 1953 avec les attaques aux Casernes Moncada et Carlos Manuel de Cespedes. La signification historique de ce moment peut être résumée dans l'expression de l'un de ses dirigeants, deuxième chef du Mouvement du 26 juillet, Abel Santamaria qui disait: "Une Révolution ne se fait pas en un jour, mais elle commence en un second."

Aujourd'hui, à Cuba, il ne sera pas possible de célébrer comme la date le mérite, compte tenu des restrictions que nous impose la crise sanitaire qui a touché la planète entière. A cet égard, Cuba a réalisé une gestion efficace de la crise sanitaire, nous avons réussi à enregistrer moins de 2 400 cas positifs et seulement 87 décès depuis le début de l'épidémie dans l'ile au mois d’avril. Nous partageons actuellement notre expérience avec le reste du monde et nos médecins soutiennent la lutte contre la pandémie dans plus de 40 pays, dont la collectivité française d’Outre-mer de la Martinique. Des dialogues sont en cours pour élargir cette coopération dans d'autres collectivités françaises d'outre-mer.
Nous arrivons à ces résultats alors que nous faisons face à une recrudescence du blocus économique et financier américain contre Cuba, qui cherche à empêcher toutes sortes d'entrées de devises dans le pays et à sanctionner les partenaires internationaux qui font du commerce et investissent à Cuba, en particulier les Européens et Les Canadiens.

Mais malgré ce défi, que nous continuons à dénoncer, Cuba et son projet socialiste sont plus vivants que jamais et aucune pression extérieure ne nous éloignera du chemin vers une société durable, prospère et juste.

Enfin, même si à Cuba nous ne pouvons pas célébrer cette journée comme ils le méritent, je suis heureux de faire partie dans cette belle ville de Montpellier de cette initiative qui, j'en suis sûr, ne sera pas la dernière.

Merci beaucoup,

 Allocution de Nicolas Cossange :

Monsieur le représentant de l’ambassade de Cuba,
Monsieur le représentant du Maire de Montpellier,
Mesdames et messieurs les élu.e.s,
Mesdames et messieurs les représentant des associations de solidarité et de coopération franco cubaines,
Mesdames, messieurs, chères et chers ami.e.s et camarades,

C’est un plaisir de représenter le Conseil Régional d’Occitanie ici ce matin. En son nom je remercie l’association France Cuba Hérault de son invitation. En Occitanie, la Présidente Carole Delga et la majorité de gauche et écologique ont fait le choix de d’une politique forte en terme de solidarité et coopération internationale.

Pour le communiste que je suis, c’est un élément de forte satisfaction. En effet cette solidarité n’est pas un supplément d’âme mais une part entière et importante de nos propres combats locaux et nationaux pour le progrès social et écologique. Justement, quel autre pays incarne mieux ces combats que Cuba ? Quels dirigeants ne les ont autant mené que Fidel Castro, Raul Castro et aujourd’hui Miguel Diaz-Canel ? Quel peuple ne les incarne autant que le grand peuple cubain ?

La crise sanitaire, sociale, écologique et économique que nous vivons met en lumière l’absolue nécessité pour tous les progressistes et révolutionnaires à mener et amplifier les batailles internationales, contre les replis nationalistes. L’UE est entrain d’accentuer la pression austéritaire qui ruine le continent, en lançant un plan de relance uniquement payé par le travail et non le capital. Les USA font le choix indigne de quitter l’OMS en pleine pandémie, alors même qu’ils en sont parmi les premières victimes.

En bref les puissances mondiales s’enferment et s’isolent dans le repli sur soi et les insurmontables contradictions du capitalisme. De son côté, Cuba se mobilise comme elle l’a toujours fait partout où se développent et s’accentuent les inégalités.

Malgré le blocus illégal et assassin des États-Unis, la perle des caraïbes envoie sans relâche ses brigades médicales pour venir en aide aux pays les plus fragilisés. En Amérique du Sud, en Afrique, en Asie mais aussi au cœur de l’UE en Andorre, en Italie et en France dans la collectivité de Martinique. Dans le même temps, Trump et son allié brésilien mènent une odieuse campagne de diffamation, largement relayée en Europe par les politiques et médias inféodés à la Finance. Ils n’ont honte de rien ! Celles et ceux qui accusent Cuba de pratiquer l’esclavage avec ses médecins sont les mêmes qui ont organisé ou accompagné la casse de notre service de santé, de protection sociale et ont conduis l’hôpital et la santé publique à l’état catastrophique où il se trouve aujourd’hui, où il se trouvait avant même le début de la crise sanitaire.

Nos batailles pour un service public de santé de qualité et donc intimement liée à celles pour la solidarité internationale. Le monde d’après ne peut se construire que dans l’affirmation d’un anticapitalisme fort et internationaliste.

Pour Cuba exigeons :  la fin du blocus illégal qui assassine l’économie de l’île; que le prix Nobel de la paix soit décerné aux brigades médicales cubaines. Plus qu’un symbole, ce serait une véritable victoire pour toutes celles et ceux qui défendent une santé indépendantes de la finance.

Je vous remercie.