CUBA RÉSISTE DEPUIS UN DEMI-SIÈCLE À L’ONCLE SAM
A la veille des fêtes de fin d’année, le 17 décembre, c’est avec joie et un grand soulagement que nous avons appris que Gerardo, Ramon et Tony ont rejoint, à la Havane, René et Fernando, leurs compagnons de détention après 16 années d’emprisonnement aux États-Unis. Bien qu’espérée, cette libération n’est qu’une étape dans la nécessaire normalisation des relations de Cuba avec son impérial voisin. Cette normalisation ne peut être effective qu’avec le respect mutuel de la souveraineté politique et territoriale des états. Non seulement l'abominable prison de la base de Guantanamo doit être évacuée, mais le territoire occupé depuis 1903 doit être restitué légitimement à l'état cubain. Obama a confirmé que le blocus n’avait pas atteint l’objectif d’isoler et renverser la révolution cubaine, dans l’espoir que les difficultés économiques auraient entraîné l’isolement du gouvernement et l’émergence d’une réelle opposition du peuple cubain. Bien au contraire ce sont les États-Unis qui se sont isolés du continent américain, alors que Cuba a consolidé sa coopération et solidarité internationale. Ne doutons pas que le gouvernement étasunien utilisera tous les autres moyens pour se réapproprier la grande île, mais les cubains savent, avec l’exemple de leurs voisins haïtiens, que ce n’est pas pour le bonheur du peuple. C’est la raison de l’affirmation, lors de notre assemblée générale, que notre solidarité se poursuivra même avec une éventuelle levée du blocus. L’Europe et les USA posent comme conditions à leur rapprochement avec Cuba le renoncement à l’esprit de la révolution et poussent à l’émergence d’une dissidence organisée, fatalement et largement financée par les USA, comme c’est déjà le cas par exemple pour la blogueuse cubaine Yoani Sanchez traduite en 18 langues. Gageons que l’afflux de dollars aggraverait les inégalités entre les cubains ayant ou non de la famille en Floride, de même pour ceux travaillant ou non dans le secteur marchand et touristique.
Les USA, maintiennent toujours leur politique migratoire visant à favoriser l’immigration illégale et la fuite des élites cubaines dans les domaines scientifique, médical, sportif et culturel. Dans les négociations en cours pour le rétablissement des relations diplomatiques et l’ouverture des ambassades réciproques à la Havane et Washington, les USA prétendent donner des leçons à Cuba concernant la démocratie, les droits de l’Homme et la liberté d’expression, bien que les grands médias en Occident appartiennent aux 80 plus riches de la planète qui se partagent autant de richesse que 3,5 milliards d'individus.
Si la presse et la télévision d’état à Cuba sont favorables à la révolution, la population et les travailleurs cubains participent activement à la vie démocratique locale, syndicale et associative. A Cuba, point de meurtres d’étudiants, d’opposants ou journalistes comme c’est le cas dans beaucoup de pays dits « démocratiques », pas non plus d’armes dans les foyers d’habitation comme aux États-Unis.
Si les droits de l’homme sont bafoués à Cuba, c’est par les USA sur la base occupée de Guantanamo. La solidarité médicale cubaine en Amérique latine, proposée gratuitement pour le virus Ebola aux pays démunis d’Afrique occidentale, est à l’opposé des politiques guerrières des pays riches qui dépensent sans compter pour leur fournir un armement capable de détruire plusieurs fois la planète.
A tous les donneurs de leçons, si Cuba n’est pas un utopique Paradis, l’île ne mérite certainement pas l’excès de critiques de nos médias à l’exemple de celles du trublion maire de Béziers, initiateur de RSF, chroniqueur et produit de ce monde médiatique, financé par les officines de la CIA pour ses campagnes contre Cuba et les JO de Pékin, proche de l’extrême droite et des nostalgiques de l’Algérie française, ami des armes à feu et partisan du rétablissement de la peine de mort. A l’antipode de ce personnage, nous préférons soutenir l’humanisme de Cuba et continuerons à faire confiance à son peuple et à ses dirigeants pour obtenir : la fin du blocus, le respect de l’intégrité politique et territoriale de Cuba, la restitution de Guantanamo, le retrait de Cuba de la liste des pays terroristes.